
3semaines plus tard, Samedi 18 décembre 2010
Une soirée chez les Joner, entre couples, un samedi soir paisible, tranquilles devant la télé à regarder un jeu télévisé débile, un de ses jeux où les quatres jeunes, surtout Mandy et Julian, s'excitent comme des fous contre les candidats incapables de répondre à des questions évidentes. Des vrais fous rires en perspectives, des vrais bons moments passés entres amis, et amoureux. Mais bien sur, la présence de Nate dans la maison, et les lourds pas qui se font entendre dans les escaliers lorsqu'il descend de sa chambre ne peuvent que rendre la soirée morose. Il suffit de le voir, un état presque pathétique, lui qui se dirige vers la cuisine tel un zombie... Et Mary, qui, même si Julian n'est pas pour, se décide à aller lui parler, étant certainement la seule dans cette demeure à savoir ce qu'il peut ressentir.
Un verre d'eau gazeuse, voilà ce que Nate boit quand Mary le retrouve dans la cuisine. En face de la fenêtre au-dessus de l'évier, son regard qui se perd au loin, c'est triste. Il ne donne même pas l'impression de remarquer la présence de la jeune fille, à tel point qu'elle n'a d'autres solutions que de se faufiler entre l'évier et le corps de Nate, alors que lui, ne bouge pas, se reculant légèrement pour laisser Mary respirer. Toujours rien, aucune réaction, aucun regard, aucune attention. Mary se décide alors à lui prendre le verre des mains, à le déposer derrière elle et à poser une main sur l'épaule de son ami. Ils restent comme ça presque cinq minutes jusqu'à ce que Nate finisse par céder, par la regarder.
DROGUE.
Mary comprit tout de suite, Nate était drogué, il avait pris quelque chose, restait à savoir quoi. Ses pupilles étaient dilatées, ses joues étaient creusés, ses yeux injectés de sang, Nate allait mal. Aucune larme, aucun signe sur son visage ne laissait paraitre son malheur, mais Mary n'était pas dupe, sa confidente savait qu'il était dans un état pitoyable, qu'il était détruit. Mais jamais, Mary n'aurait toléré avoir un autre drogué dans sa vie, il ne restait plus qu'à espérer que ce soit la première fois, et aussi, que ce ne soit que du cannabis, et pas autre chose, comme de la poudre blanche, par exemple. Elle se devait de lui demander, de trouver la réponse à ses questions, comment s'y prendre? En douceur...
-Nate... Qu'est-ce que t'a pris?
-Combien de kilos tu as perdu, depuis 1 mois? Répliqua-t-il du tac au tac.
Il marquait un point, et elle restait au niveau zéro, dans son enquête. Nate avait raison, tout le monde l'avait vu, sauf Julian, aveuglé par son amour sans limite et ses propres problèmes. Mary était maigre, en ce moment, elle n'était plus fine, mais maigre. Et elle le savait aussi, depuis quelques jours elle ne pouvait plus enfiler de pantalons sans devoir y rajouter une ceinture, de manière à ce qu'ils lui aillent un minimum. Ses slims ne moulaient plus ses cuisses déjà fines, elle nageait dedans. Pour cause, elle ne mangeait presque plus rien, à se demander même comment elle réussissait à tenir debout. Bien sur, il y avait pire qu'elle, un inconnu ne l'aurait pas forcément cru malade, mais elle pouvait facilement passer pour une fille au régime...
-Cocaïne? Crack? Ecsta? Cannabis? Balança-t-elle, essayant encore d'avoir des réponses.
-Je sais que tu as rendu ton repas, à l'hôpital.
Son ton était sec, trop sec, trop désagréable, à tel point que Mary aurait pu en pleurer. Elle enleva sa main de son épaule, ayant comme le sentiment que Nate était décidé à ne pas parler. Mais elle voulait savoir, elle ne pouvait pas le laisser comme ça, si désespéré, elle avait trop de peine pour lui. Et trop peur, aussi.
-Mary, je n'ai pas besoin de ton aide. C'est clair? Affirma-t-il toujours aussi froidement.
-Non, c'est très sombre. Comme ton regard.
-Ce que je fais ne te regarde pas.
-Si, je suis ton amie.
-Tu n'es pas mon amie!
-Mais... Tenta-t-elle difficilement, sentant une boule obstruée sa gorge tout doucement.
-Mais quoi Mary? Tu ne me connais pas, tu n'es que la petite amie à mon frère, pas mon amie à moi! Tu ne sais rien de ma vie! Rien du tout!
-Mais si je-
-La ferme! Trancha-t-il sévèrement, sans pour autant élever la voix.
...
-Qu'est-ce qu'il te prend...
Pour seule réponse, seule réaction, Nate lui saisit les deux épaules franchement et la rapprocha de lui comblant les quelques centimètres qui séparaient leurs corps. Trop proche, à tel point que Nate embrassa Mary, sauvagement. Il n'y avait pas d'autres mots, juste de l'agressivité, de la vengeance non méritée. Mais Mary, contre toute attente, répondit à son baiser, à la fois pour l'exaspérer, mais également pour avoir l'occasion de fouiller ses poches, elle savait très bien qu'un drogué ne se séparait jamais de sa cam. Et de toute manière, elle ne ressentait rien, si ce n'est de la compassion pour lui, et son état émotionnel. Elle laissa alors ses mains s'aventurer sur le jean de Nate qui ne s'arrêtait pas, transformant leur baiser en désespoir, Nate était juste désespéré. Elle aurait même juré que quelques larmes avaient coulées sur son visage. Elle eut enfin trouvé ce qu'elle cherchait que des applaudissements se firent entendre dans l'encadrement de la porte. Mary repoussa Nate aussitôt. Et aussi bien lui qu'elle tournèrent simultanément leurs visages vers Julian.
-Bravo! Vous vous êtes dépassés tous les deux! S'exclama Julian, de sa voix remplie de haine, de son ton assassin. Mon frère qui se tape ma copine! Remarque... j'aurais du m'en douter.
-Julian, c'est pas ce que tu crois!
-Je rectifie, mon ex petite-amie.
-Non, attends!
Mary se précipita vers son petit-ami alors qu'il ne la regarda même pas. Trop aveuglé par la jalousie, il s'approcha de son frère ainé et le frappa en plein visage. Un coup de poing digne des plus grands films d'action, le cri de frayeur de Mary fit écho au cri de douleur de Nate. Nick et Mandy s'étaient tous les deux précipités dans la cuisine, à leur tour, et avaient directement compris. Jamais Julian n'aurait cogné Nate pour autre chose que pour Mary. Mandy se posa à côté de Nate, qui était tombé par terre et entreprit directement de lui poser de la glace sur son oeil déjà rouge. Nick s'interposa entre ces deux frères, alors que Mary fit face à Julian, ses émeraudes étaient remplies d'excuses, de remords, mais peu importait à Julian, il voulait faire mal à Mary, autant que ce qu'il avait ressenti en la voyant dans les bras de son frère. Un petit baiser à l'hôpital sous prétexte que Nate était heureux, ça passait, mais ça. Les voir s'embrasser à pleine bouche, non, c'était trop. Beaucoup trop dur à supporter!
-Laisse-moi t'expliquer... Dit-elle doucement.
-Pendant combien de temps tu vas encore me prendre pour un con?
-Je te prends pas pour un con. Murmura-t-elle, déjà anéantie par le regard vengeur de Julian.
-Bah voyons, comme si tu venais pas de-
-C'est...C'est pas ce que tu crois. Le coupa-t-elle, désemparée.
-T'étais pas en train de rouler une pelle à mon frère peut-être?
-Non, s'il te plait... Elle se tenta à poser sa main sur la joue de Julian, il la retira aussitôt, franchement, et méchamment.
-S'il te plait? Non mais je rêve! Tu sais quoi? C'est fini, tu as le champ libre.
-Quoi? Non Julian. Non, non...
-Embrasse-mon frère autant que tu veux, dans le fond c'est ce que tu voulais, je l'ai toujours su. Tu n'es qu'une allumeuse... Une petite trainée!
-Tu peux pas dire ça.
-Je vais me gêner. Dès que vous vous êtes rencontrés il t'a plu. Mais t'en fais pas, que ce soit Steeve ou lui, tu es libre, ça t'arrange bien!!
-Je t'en prie Julian... Chuchota Mary, au bord des larmes.
-Va fourrer ta langue dans n'importe quelle bouche, c'est plus mon problème!
-Tu penses pas ce que tu dis. Sanglota-t-elle, sentant son c½ur se fissurer.
-J'ai jamais été aussi sérieux.
La discussion fut close par ses paroles, avant qu'il quitta la cuisine et monta les escaliers comme une fusée. En quelques secondes, Nick remplaça Mandy aux côtés de Nate, et Mandy se rapprocha de sa cousine, qui était choquée, malheureuse à son tour. Mandy essaya de lui saisir une de ses mains, Mary se recula. Elle tenta ensuite de la prendre dans ses bras, rien, sa cousine refusa, une nouvelle fois. Quelque chose avait changé, Mandy l'avait vu, le regard de sa meilleure amie était dévasté, pratiquement inhumain. La douleur qui l'habitait était inimaginable, son c½ur implosait, elle mourrait à petit feu, sous le venin lancé par les paroles acerbes de celui qu'elle aimait.
-Mary, qu'est-ce qu'il s'est passé? Murmura Mandy, de toute sa tendresse.
-Je veux pas en parler.
-Mary...
-JE VEUX PAS EN PARLER!
Mary venait de crier, non pire, elle venait d'hurler. Plus personne n'osait dire quoi que ce soit alors que tous les regards étaient tournés vers elle. Sans rien dire d'autre, elle retourna dans le salon, prit son portable et sortit de la maison, telle une furie, après avoir claquer la porte comme une malade, bien que Mandy continuait de lui parler pour la retenir. Mary était dehors, à Los Angeles, en débardeur, un soir de décembre, plus rien allait.
Elle se dirigea vers la plage, errant, sans savoir où elle allait, ne réfléchissant plus, sentant juste son coeur qui se pressait contre sa cage thoracique. Cette douleur terrible, brulante, terrifiante, la fin de son monde à elle. Mais c'était impossible, elle ne pouvait pas s'y résoudre. Elle avait marché pendant une demi-heure quand elle se laissa tomber sur le sable, à bout de force, haletante. Elle était frigorifiée, malheureuse et désespéré, à son tour. Elle s'allongea dans le sable, ses bras le long du corps, laissant ses yeux vagabonder dans le ciel, essayant d'oublier, tout... Elle ferma les yeux, incapable de se relever, trop faible. Elle comprenait seulement à ce moment-là, que sa santé était dans un état critique, depuis bien plus longtemps qu'elle ne l'aurait pensé... La seule force qui lui restait, lui servait à serrer dans sa main le sachet de Nate, qu'elle n'avait même pas osé regarder, de peur de découvrir ce que c'était. C'était même impossible de sortir son portable de sa poche alors qu'il vibrait non-stop...
Presque une heure entière passa, alors que Mary perdait toute notion du temps. Elle grelottait quand des bras la relevèrent et lui enfilèrent directement une veste de même qu'ils lui enroulèrent une grosse écharpe autour de son cou, pour la réchauffer un minimum, pour l'apaiser avec cette odeur unique. Personne ne parlait, et Mary fondit en larmes, elle avait trop bien reconnu les bras qui l'entouraient, les bras de Julian, les bras de son âme-s½ur. Elle s'y accrocha comme à une bouée de secours, soulagée. C'était la première fois, la toute première fois qu'elle se laissait aller devant lui, et même si elle en avait honte, elle était terriblement rassurée, de savoir qu'il l'avait cherché, qu'il était là. Et lui, ne cessait de s'excuser et de lui dire qu'il aimait, qu'il ne pourrait pas vivre sans elle, qu'il regrettait et qu'il voulait comprendre. Les sanglots avaient beau continuer d'agiter son corps terriblement fin, elle se détacha des bras de son amoureux et ouvrit sa main, laissant apparaitre le sachet de poudre blanche, une de ses plus grandes peurs s'était réalisée. Une autre personne de sa vie avait touché à ça.
-Qu'est-ce que c'est? Demanda simplement Julian, qui, doucement replaça une mèche de Mary derrière son oreille, tendrement.
-C'était... dans une des poches de ton frère. Avoua-t-elle toujours dans ses pleurs.
-Quoi?
-C'est pour ça, que j'ai répondu à son baiser, pour le fouiller, j'avais vu qu'il avait pris quelque chose, je voulais juste savoir quoi... Dis-moi que tu me crois Julian... Dis-moi que tu me fais confiance, je t'en supplie. Tu sais que jamais je te ferais ça sans avoir une bonne raison n'est-ce pas? Je pouvais pas laisser Nate comme ça, il fallait que je sache. J'ai rien ressenti, je te le jure. Tu me crois, n'est-ce pas? Demanda tristement Mary.
-Je te crois, je te fais confiance, mon amour.
-J'suis gelée Julian... Lâcha-t-elle de sa voix fragile et sanglotante.
-Mais tu es brûlante ma puce. Murmura-t-il tout en passant sa main sur le front de sa petite amie.
-Mais j'ai froid. Je te jure que je suis gelée... S'il te plaît, rentrons.
-On va rentrer, t'inquiète pas.
-Va le jeter à la mer. Fais-ça pour moi. L'implora-t-elle.
-Donne-moi ça. Je le jette, et on rentre.
Elle acquiesça, donna le sachet à Julian et réunit ses forces pour se lever, et commencer à marcher. Elle savait que Julian la rattraperait, autant prendre de l'avance étant donné le peu d'énergie qu'elle avait encore en elle. Elle n'avait parcouru qu'une dizaine de mètres quand les bras de Julian se posèrent à nouveau sur ses épaules, et qu'elle se laissa aller, comme quelques semaines auparavant à fermer les yeux et à se laisser guider par les pas de son homme, ne résistant même pas aux tremblements qui s'emparaient de son corps. Ils arrivèrent plus vite que ce qu'elle aurait pensé à la maison de Julian, ils se dirigèrent directement vers la salle de bain, où de toute évidence, un bain chaud avait été coulé pour Mary. Un léger sourire se dessina sur le visage de la jeune fille, mais elle était dénuée de force, à tel point qu'elle se croyait incapable de se déshabiller. Alors Julian l'aida, et alla jusqu'à la porter pour la déposer dans la baignoire. Elle allait mal, rien d'autre ne lui importait que la santé de Mary, à ce moment-là. Et pour la première fois depuis trois semaines, Julian remarquait à quel point la silhouette de Mary avait changé... Il s'éclipsa alors que la demoiselle se réchauffait du mieux qu'elle pouvait, se passant de l'eau chaude sur le visage, se laissant couler dans l'eau par moment, faisant en sorte que tout son corps soit trempé d'eau chaude. Il revint quelques minutes plus tard, des vêtements chauds en main, qu'il posa sur une tablette à côté de la baignoire.
Les lèvres de Mary avaient repris leur couleur normale, laissant le bleu disparaitre pour le rose. Julian s'accroupit à côté d'elle et tendrement, lui caressa les cheveux, ses cheveux lisses, humides, et chauds. Mary plongea son regard dans celui de son amoureux, et comme pour être sur que tout allait entre eux, rapprocha son visage du sien et l'embrassa amoureusement, et longuement. Ils restèrent un moment front contre front à se regarder, et à se pardonner, à se comprendre.
-Ne me refais plus jamais une peur pareille... Promets-le moi.
-Je te le promets, excuse-moi, pour tout, Rockstar.
-Pardonne-moi, de t'avoir dis des choses pareilles.
-Ça fait rien...
-Si, bien sur que si. La jalousie me fait vraiment perdre la tête, et le pire c'est que tu crois mes paroles.
-Je les bois, c'est vrai, mais tu t'es excusé...
-Oui, mais tu dois savoir que je suis incapable de me contrôler, dans des moments pareils, que ce que je dis est faux, je ne le pensais pas, c'est clair?
-D'accord, j'essaierai de m'en rappeler.
-Est-ce que ça va mieux? S'enquit-il.
-Oui. Merci.
-Mary... souffla-t-il, j'ai eu vraiment peur tu sais. Sortir comme ça en pleine nuit, en simple débardeur! On a beau être à L.A, il fait froid le soir, surtout sur la plage. Qu'est-ce qu'il t'est passé par la tête...?
-Je... Tu venais de me détruire, avec ton regard et tes paroles. Je voulais juste penser à autre chose. Sanglota-t-elle, sans se retenir.
-Chhhhut. Murmura-t-il tout en déposant un simple baiser sur les lèvres de Mary. On est tous les deux en faute ce soir. Ça va nous servir pour l'avenir, d'accord...?
-D'accord.
-J'ai essayé de t'appeler, avant.
-J'avais pas la force de décrocher...
-Faudra qu'on parle Mary, après... Je t'attends dans la chambre, d'accord?
-D'accord. Je ... je t'aime.
-Autant que je t'aime, jeune fille.

Il lui déposa un doux baiser sur son front et la laissa. Elle profita encore une dizaine de minutes de la chaleur ambiante avant de sortir du bain, et d'enfiler le pantalon d'intérieur, certainement emprunté à Jackie, et un sweet chaud, imprégné de l'odeur de Julian. Il était bien trop grand, mais elle s'y sentait tellement bien qu'immédiatement, elle alla mieux. Elle s'attacha les cheveux en un chignon négligé et fit sa toilette rapidement, puis elle regroupa ses forces pour marcher jusqu'à la chambre de Julian. La maison était terriblement silencieuse, à se demander si quelqu'un d'autre y habitait. Julian était sur son lit, sa guitare en main, et sa petite-amie ne put s'empêcher de sourire à cette vue, depuis son hospitalisation il n'y avait plus touchée. Il la reposa immédiatement à côté de lui, faisant signe à Mary de se poser à ses côtés, ce qu'elle fit, passivement. Elle était en tailleur, en face de lui, qui était adossé à la tête de son lit. Et tout de suite, Julian entrelaça les doigts de sa main gauche avec ceux de la main droite de Mary...
-J'voudrais que tu sois honnête avec moi, Mary. Tu as maigri. J'aimerai savoir pourquoi. Fit-il doucement, ayant conscience que s'il s'y prenait mal, la cause était perdue.
-De quoi tu parles? Murmura-t-elle, toujours aussi lascivement.
-S'il te plaît, ça fait assez longtemps que tu me ment, non?
-T'as assez de soucis comme ça...
-Mon plus gros soucis, là, maintenant, c'est ta santé.
-C'est une histoire en plusieurs étapes, dit-elle, de sa voix tremblante.
-Décris-les moi, alors.
-Tu vas m'en vouloir, Julian...
-Je veux juste que tu ailles bien.
-Ok... J'ai jamais été très régulière, niveau repas, ça tu le sais. Sauf que c'est devenu pire, quand tu étais dans le coma. J'ai même passé une ou deux journées sans rien manger. Et le jour de ton réveil, aussi bien Nick, que Nate, que toi m'avez fait des réflexions sur mon poids, c'est même une des premières choses que tu m'as dite, tu te souviens?
-Oui, et la suite...
-Je me suis décidée à aller manger, à la cafet' de l'hôpital, j'avais rien mangé de la journée, et j'ai littéralement dévoré mon hamburger et mes frites, en l'espace de dix minutes à tout casser. J'ai rien compris sur le coup, j'avais juste faim. Sauf que je me suis sentie hyper mal, beaucoup trop mal, jusqu'à rendre tout mon repas dans les toilettes.
-Je te demande pardon? S'exclama Julian. Et tu m'as rien dis! J'peux savoir pourquoi?
-Tu venais de te réveiller... Prononça-t-elle alors que ses larmes coulaient à nouveau. T'avais assez à faire comme ça, moi je l'ai cherché, d'une certaine manière...
-Et ensuite?!
-Nate était au courant alors il-
-Mon frère savait? Il savait et il m'a rien dit!
-Julian calme-toi, s'il te plaît. S'il t'a rien dit c'est parce que je lui ai fait faire une promesse.
-T'es irrécupérable.
Ces mots eurent un effet incroyable sur Mary, comme si le monde s'abattait sur ses épaules, elle se laissa à nouveau aller devant Julian. Reprise de sanglots incontrôlables et bruyants, son menton baissé sur sa poitrine, elle s'était repliée sur elle-même, devant Julian, se sentant impuissant. C'était insupportable de la voir dans cet état, il la fit se retourner et la prit dans ses bras, écartant ses jambes pour qu'elle s'y loge. Que faire d'autre que de la serrer dans ses bras, il avait besoin d'elle, autant qu'elle avait besoin de lui.
-J'voulais pas dire ça, Mary, excuse-moi.
-J'en peux plus, j'ai plus aucune force.
-Je sais, c'est pour ça qu'on en parle, d'accord?
-Oui...
-Allez, calme-toi, raconte-moi la suite... Respire un bon coup, et continue. Je te lâche pas, c'est promis. Elle s'exécuta, et se blottit un peu plus dans les bras de son amoureux.
-J'ai plus vomi, depuis. Je mangeais trois fois par jour, en petite quantité, mais j'avais mal, après chaque repas j'avais l'impression que mon estomac me brûlait, la seule chose qui me calmait, c'était de me coucher, de me replier sur moi-même. Alors, les derniers jours, j'ai presque plus manger. Parce que j'ai peur de manger...
Silence.
-T'es fâché? Interrogea Mary, peureuse.
-Oui... Un peu, je vais pas te mentir. Mais je suis surtout inquiet. Mary, j'veux que tu m'écoutes, maintenant c'est toi, qui m'écoute.
-Vas-y...
-Demain matin, je t'emmène à l'hôpital, et c'est non négociable. Je resterai avec toi, tout le temps s'il le faut, mais tu dois te faire soigner, tu vas mal, et je peux pas le supporter. J'ai besoin de toi, j'ai besoin que tu ailles bien, alors demain, on va à l'hôpital, toi et moi... D'accord?
-J'ai pas vraiment le choix...
-Je fais ça parce que je t'aime.
-Je sais...
...
Vers les 4h du matin, Mary se réveilla, en sueur, prise de tremblements dans le lit de Julian. La fièvre, voilà ce qui lui tombait dessus, et son corps cherchait tant bien que mal à se refroidir,rien y faisait. Elle avait l'impression de se trouver dans un sauna, elle avait besoin d'air, de quelque chose pour l'apaiser. Bien qu'elle fut prise d'un vertige en se mettant debout, elle trouva moyen d'aller jusqu'à la salle de bain, et de se passer de l'eau fraiche sur le visage. Pendant quelques instants, elle eut l'impression de revivre, elle se laissa tomber en arrière, s'asseyant sur le bord de la baignoire, et respirant, calmant ses tremblements... Tant bien que mal. Elle aurait pu penser qu'un esprit s'était glissé en elle tellement elle avait envie de crier pour que son état s'améliore, elle avait déjà eu de la fièvre, mais à ce point rarement.
-Ça va pas?
Cette voix, elle ne voulait plus l'entendre. Mais elle n'avait pas encore retrouvé la force de se lever, un nouvel affrontement se préparait. Vu l'heure, on aurait pu croire que Nate avait attendu qu'elle sorte pour aller aux toilettes ou pour boire un verre d'eau. Mary ne tourna pas la tête, fixant le lavabo, se concentrant sur elle-même.
-Je m'excuse, pour avant. Je sais pas ce qu'il m'a pris.
-Ca me change la vie. Lança Mary, froidement.
-Tu penses que ça pourra redevenir comme avant?
-Pas si tu te drogues, non.
Nate soupira, tiraillé entre l'envie de la laisser seule, sentant qu'il perdait son temps, et celle de se faire pardonner, par tous les moyens. Il se décida à rendre service à Mary, ouvrant un tiroir, et en sortant un thermomètre, un de ceux qui se mettent à l'oreille, pratique... Il allait lui prendre la température comme à une enfant, mais sa petite soeur lui prit des mains et entreprit de le faire elle-même. Un soupir de plus de la part de Nate, là, il se décourageait, tant pis, les réconciliations seraient pour une autre fois...
-Je sais que tu es malheureux Nate... Elle ne le laissa pas partir, de son plein gré. Je sais que cette situation avec Stella te fait énormément de peine, mais ce n'est pas une raison pour te venger sur la première fille qui te passe sous les mains.
-C'est pas ce que je voulais faire...
-Mais c'est ce que tu as fais.
-Je m'excuse.
-Là, tout de suite, j'en ai rien à faire. Julian est ton frère, merde! Tu as embrassé sa copine, tu m'as embrassé moi! Tu te rends compte? Tu te rends compte de ce que t'as fais? De ce que tu lui as fais? Est-ce que t'as conscience que non seulement, tu t'es mis ton frère à dos? Mais surement ton autre frère aussi? Tu ne t'imagines même pas tout ce que ça implique.
-J'vais tout arranger...
-J'te souhaite bien du courage!
-Je suis vraiment désolé.
-Tu l'as déjà dis.
-Alors combien de fièvre? S'inquiéta (faussement?) Nate.
-39,5...
-Waw...! Tu devrais pas-
-On va à l'hôpital demain avec Julian, tu as ce que tu veux, j'vais me faire soigner. D'ailleurs comment tu savais que j'avais vomi? Tu m'avais suivi ou quoi?
-Non, j'en étais pas sur. J'voulais juste te blesser, esquiver tes questions.
-Bien.
-Où t'as mis la cocaïne Mary?
-C'est la seule chose à laquelle tu penses n'est-ce pas?
-...
-Bien sur! Un drogué de plus dans ma vie, je suis plus à ça près!
-Répond Mary! S'il te plaît...
-Dans la mer. Je suis vraiment désolée.
Son ton faussé, voulu comme ça, lui faisant comprendre qu'elle était tout sauf navrée fit l'effet d'une bombe à Nate, restait à savoir s'il s'en faisait pour sa cam, ou pour l'attitude de Mary.
-Pourquoi?
-Ca fait combien de temps Nate?
-Pour. Quoi?
-Tu le fais exprès ou quoi? La drogue te rend idiot en plus de ça? Alors, depuis combien de temps tu en prends?
-Quelques jours.
-C'est à dire?
-J'en prenais des fois en tournée, et ça devenait trop dur sans Stella.
-Julian en a pris lui? S'empressa-t-elle de demander.
-Non, jamais je lui aurais proposé.
-Bien... Tu te souviens? Tu m'as dis à l'hôpital que ton ex était anorexique? Et bien moi, c'est mon père qui était drogué. Il est mort en fonçant dans un arbre, alors qu'il était shooté à l'héroïne. J'peux tout accepter, sauf ça.
-Mais c'est pas à toi de décider!
-J'ai perdu une personne importante dans ma vie à cause de la drogue, je refuse d'en perdre deux d'accord! T'es comme mon frère, mets-toi ça dans la tête, j'ai eu mal une fois, pas deux!
-Un frère qui t'embrasse.
-Par dépit.
-Tu devrais te recoucher... T'as pas l'air bien.
-J'ai aucune raison d'aller bien! Assena-t-elle avant de quitter la salle de bain, se retenant de tituber.
Heureusement qu'elle n'avait pas d'escaliers à monter ou à descendre, elle aurait parier sur une chute mémorable tellement ses jambes étaient fragiles, en ce moment. Elle se sentait comme dans un autre monde, à la limite de tout voir en couleur pastelle. Ses idées vagabondaient, et pendant un moment elle ne fut même plus certaine d'arriver à atteindre le lit de Julian... Elle s'y glissa, le plus doucement possible, hésitant à se caler contre lui, dans ses bras afin de ne pas le contaminer, mais également de ne pas l'irradier de chaleur...
-Est-ce que ça va...? Chuchota Julian, à moitié endormi.
-Oui, j'ai juste de la fièvre.
-Beaucoup?
-39,5...
-Heureusement que tu vas chez le médecin demain...
-Ouai, heureusement. Fit-elle ironiquement.
...
9h du matin, toujours chez les Joner, Mary s'était déjà changée, et cherchait par tous les moyens à retarder l'arrivée à l'hôpital. Elle était allongée dans le lit de Julian, sous la couette, sa température était étrangement tombée. Elle regardait le plafond, ses mains sur son ventre, se sentant de toute façon incapable de bouger... Julian était allé lui chercher le petit déjeuner, mais Mary avait envie de vomir rien qu'en y pensant. Elle se redressa aussitôt qu'elle entendit son petit-ami entré dans la chambre,un plateau rempli de tartines, de céréales, de verre de jus de fruit, et elle sentait que Julian n'allait pas lâcher l'affaire. Comme s'il la coachait, il la forçait à manger, elle n'avait pas le choix, avalant difficilement les tartines et les céréales. C'était un petit déjeuner normal, voir léger pour une personne normale, pour Mary, c'était déjà trop...
-T'es prête à y aller?
-Pas du tout... Murmura-t-elle, angoissée.
-Tout ira bien. On doit y aller...
-Non, je veux pas y aller! Lâcha-t-elle, sincèrement et tristement.
-On doit savoir ce que t'as...
-Mais je déteste les hôpitaux, se plaignit-elle, digne d'une gamine.
-Personne n'aime les hôpitaux, tu sais...
-Je me sens mal...
-Mary, arrête de faire ta gamine!
-Non, je me sens vraim-
Sans laisser le temps à Julian de réaliser, elle se dirigea rapidement vers les toilettes, prenant soin de fermer la porte à clé. Et son visage, au-dessus de la cuvette des WC, était d'une pâleur à réveiller un mort. Ce qui était à prévoir se produit, elle rendit son petit déjeuner tout en se tordant de douleur. A croire qu'elle était vraiment arrivée au bout... Certes elle avait beaucoup mangé par rapport à ces habitudes, mais pas énormément non plus. Et Julian avait beau frapper à la porte, lui demander d'ouvrir, Mary n'écoutait même pas, plongée dans un état second, pendant plusieurs minutes, prise de tremblements. Regroupant ces toutes dernières forces, elle se leva, se rinça rapidement la bouche et tourna le loquet d'une main. Elle était dans un état terrifiant à voir. Julian rentra et s'approcha d'elle doucement, mais dès qu'il fut assez proche d'elle, Mary se laissa tomber dans ses bras, à la limite de l'inconscience. Il la porta, la forçant à le regarder dans les yeux, mais Julian avait tout simplement l'impression qu'elle ne captait rien du tout.
Il ne chercha même pas à lui parler et la serra fortement dans ses bras. Heureusement qu'il avait déjà demandé à Mandy de regrouper les affaires de Mary et que Nick avait pris l'initiative de sortir la voiture du garage. Tout se déroula très rapidement ensuite, Nick et Mandy s'installèrent à l'avant de la voiture des jeunes Joner, alors que Julian prenait soin de sa petite amie à l'arrière. En quelques minutes seulement ils arrivèrent à l'hôpital, et les médecins prirent directement Mary en charge. Malgré le fait qu'aucun responsable ne soit présent, son oncle et sa tante étant en route, et l'état de Mary trop inquiétant. Julian n'avait pas le droit d'accompagner Mary, pour sa plus grande inquiétude, et si Mary reprenait conscience, et paniquait, en voyant que Julian n'était pas à ses côtés? Tout pouvait arriver. Heureusement, une doctoresse les rejoignit rapidement, les interrogeant, Julian et Mandy sur les habitudes de Mary, sa manière de manger, ses sports, et plein d'autres choses qui paraissaient inutiles aux deux jeunes...
Un peu plus d'une heure passa alors que tout le monde, y comprit Jackie et Nathanael étaient dans la salle d'attente. Ils se faisaient tous, sans exception, du soucis pour Mary... La même jeune médecin qui avait parlé à Julian et Mandy leur expliqua que tout allait bien, que certes, même si Mary était très faible, son état n'était pas grave, qu'elle avait juste trop longtemps négligé sa santé. La Maladie de Chrone, voilà ce qu'elle avait. Ce n'était ni fréquent, ni très rare d'après les médecins, d'où les vomissements et les maux de ventre, la perte d'appétit, la perte de poids aussi, et même la poussée de fièvre de la nuit précédente. De simples antibiotiques et anti-inflammatoires, de même qu'un régime approprié feraient l'affaire. Elle pourrait même sortir dans l'après-midi... Comme quoi, il ne faut jamais attendre, en cas de doute. Tout le monde aurait pu aller la voir, mais seul Julian se porta volontaire, tous les autres ayant des choses à faire, et sachant désormais qu'elle allait bien.... La chambre de Mary était la copie de celle de Julian, quelques semaines plus tôt. Et comme Mary avait l'habitude de le faire, il se posa à côté du lit et entoura sa main droite de ces deux mains, à lui... Alors qu'elle s'était assise en tailleur sur ses draps.
-On est grave tous les deux, si c'est pas moi, c'est toi qui te retrouve à l'hôpital! Rigola tout de suite Julian, pour détendre l'atmosphère.
-Oui, sauf que moi, c'est beaucoup moins grave... Répliqua Mary, sans entrain.
-C'est sur. Mais ça va aller maintenant, tu vas suivre ton traitement, et tout ira mieux!
-Oui... Oui, t'as raison. Mais bon, c'est une maladie à vie, ça peut revenir à n'importe quel moment. Se força-t-elle tout en souriant d'un air faux.
-Et moi, mon rein aussi risque de poser des soucis! Lança-t-il légèrement.
-On est vraiment des phénomènes...
-Tu pensais que ce serait pire n'est-ce pas? T'as paniqué...
-Oui. Je suis soulagée, j'avais vraiment peur. Avoua-t-elle, au bord des larmes, une fois de plus.
-Tu pensais à quoi...?
-Plusieurs choses...
-Vas-y dis-moi, on peut en parler maintenant.
-L'anorexie, forcément... J'ai même pensé à un cancer, parfois, me disant que je pouvais avoir des métastases ou je sais pas. Et aussi, il m'est arrivé de penser être enceinte. Dit-elle tristement.
-Je vois... Mais tu sais, la dernière hypothèse n'aurait pas été dramatique. On aurait trouvé une solution, et de toute manière, c'est ensemble, qu'on aura des enfants tous les deux, alors bon...
-J'ai déjà cru être enceinte tu sais, auparavant.
-Avec ton ex?!
-Oui. Mais il aurait jamais été prêt à accepter un enfant, on était beaucoup trop jeunes..
-Sache juste que si ça devait nous arriver, je te soutiendrai, dans tes choix, je serai là, tu peux en être sur.
-Mouai.
-Je suis sérieux Mary! S'agaça-t-il tout en resserrant son étreinte sur le main de Mary. Si un jour, tu devais avoir des doutes, je veux que tu m'en parles, je ne prendrais pas la fuite! Je te le jure...
-T'es l'homme parfait alors, et c'est pas possible...
-Si c'est possible, la preuve, je suis là, devant toi! S'amusa-t-il.
-Merci...
-De?
-D'être là, de rester à mes côtés alors que j'enchaîne connerie sur connerie, que je te cache des choses... Merci d'exister.
-Merci à toi, d'être rentrée dans ma vie...
-J'ai pensé à quelque chose. C'est toujours moi qui ai ton porte-bonheur, tu ne veux pas le récupérer, le seul mois où tu ne l'avais pas, tu t'es fait tiré dessus... Dit-elle de sa voix fatiguée.
-Non, j'en ai pas besoin.
-Mais Julian... Peut-être que si tu l'avais eu-
-Ce n'est pas de ta faute. Au contraire c'est grâce à toi que je suis encore en vie, si tu n'avais pas été là, je n'aurais pas tenu le coup, tu peux en être sure. J'ai plus besoin de ce porte-bonheur, parce que mon porte-bonheur, c'est toi, maintenant.
-Tu vas me faire pleurer... Je suis déjà pas en forme mais si tu continues à me dire des choses si gentilles... Je vais fondre en larmes.
-Non, surtout pas, la soirée d'hier m'a largement suffit! Rigola-t-il.
-Excuse-moi, d'avoir craquer devant toi... Et de t'avoir caché, tout ça...
-Ne t'excuse pas, je suis content, que ce soit dans mes bras que tu te sois calmée.
-Je sais pas ce que je ferais sans toi...
-Tu survivrais, non?
-Certainement, grâce à toi, je vis.
Heyyyyyyyyyyyyyy les chicas!!!
Je sais je sais, je vous ai fait attendre... beaucoup trop d'ailleurs!
Mais voilà la suite, une looooongue suite pour vous faire plaisir =D
J'espère qu'elle vous a plut, bien évidemment.
Que d'action n'est-ce pas? On sait enfin de quoi Mary est malade!
(Je précise que je ne suis pas médecin hin --'
C'est une fiction, je me suis tout de même un peu renseignée avant...)
Nate qui déconne, mais décoooone xD Julian, légèrement violent dans ses paroles.
Mary totalement perdue...? Et puis la petite discussion romantique à la fin.
Bah oui, c'est quand même une histoire d'amour avant de drame!!! =D
Je vous embrasse, et attend vos impressions avec impatience...
Camille.
YourHeartMySoul, Posté le dimanche 01 juillet 2012 18:49
La jalousie de Julian , il a un caractère bien trempé malgré lui hein , mais l'amour le rend tendre. Ils sont cute tous les deux !